Accepter le changement. Nous l'embrassons quand il nous convient, mais résistons quand ce n'est pas le cas. Tout est flux constant, c'est l'état naturel de l'univers. Même les montagnes bougent , même si c'est à une échelle de temps qui dépasse notre compréhension humaine. Les continents dérivent, les étoiles naissent et meurent. Les galaxies entrent en collision dans une danse cosmique qui dure des millions d'années et nous petits humains, avec nos 80 ans, nous pensons que nous pouvons arrêter ce flux.
Toute les choses sont interdépendantes. Chaque action déclenche un effet et chaque effet sucite une réponse. Tout est connecté à tout le reste dans une toile invisible de cause à effet.
Plaisir et douleur, gain et perte, louanges et blâmes, gloire et déshonneur, ces vents soufflent sur chaque vie humaine, essayer de résister à ces vents, c'est comme essayer d'arrêter le vent avec vos mains et si vous êtes fatigués de nager à contre courant, alors la pratique de la non résistance vous attend. Asseyez- vous au bord d'une rivière et observez l'eau suivre le courant et couler autour des rochers qui sont sur sa route, elle se sépare puis se reforme, sans colère, ni frustration, ni de pourquoi mais juste cherchant le chemin le plus approprié et agissant en conséquence puis poursuivant sa route vers l'océan et devenir une partie de quelque chose d'infiniment plus vaste qu'elle-même.
La non résistance ne signifie pas que vous n'avez pas de limite. L'eau a des limites, elle ne coule pas en montée, elle ne devient pas du feu. Elle maintient sa nature essentielle tout en s'adaptant aux circonstances. De même vous pouvez pratiquez la non-résistance tout en maintenant vos valeurs, vos limites, votre intégrité. Si quelqu'un vous maltraite, la non résistance ne signifie pas l'accepter mais répondre depuis un lieu de calme en vous plutôt que de réactivité. Cela pourrait signifier partir calmement, établir une limite claire, chercher de l'aide. Quand vous n'êtes pas embourber dans la résistance émotionnelle, la réactivité, vous voyez plus clairement, vous répondez plus efficacement. Vous agissez depuis la sagesse plutôt que depuis la blessure. Vous devenez stratégique plutôt qu'émotionnel, efficace pluôt que dramatique. Comme l'eau accepte le rocher, accepter la situation puis après observation, recul, alors depuis la paix, l'oeil du cyclone qui mène à la clareté, agir. Agir et non réagir.
La non résistance à la maladie ne veut pas dire résignation. C'est accepter ce qui est tout en travaillant habilement avec la situation. Chercher un traitement mais ne gaspillez pas votre énergie à nier. Vous travaillez pour améliorer votre situation sans la crispation du désespoir. Vous vous efforcez mais sans forcer.
Votre corps répond physiquement à votre résistance mental. Au fil du temps, cette tension chronique mène à de vrais problèmes de santé. Maux de tête, problème digestif, insomnie, hypertension artérielle... Accepter les émotions, laissez-la couler à travers vous comme l'eau. Observez-la, ressentez-la pleinement, mais ne vous y accrochez pas. La tristesse vient , ne construisez pas de barrage. Laissez-la couler comme une rivière. Les émotions sont comme le temps qu'il fait, elles viennent, elles passent. Résister à une émotion, c'est comme essayer d'arrêter la pluie avec vos mains. La non résistance n'est pas une faiblesse mais un lâcher prise. Laisser les émotions nous informer en nous traversant. Comme une vague, les émotions naissent, montent, atteignent leur point culminant puis redescendent.
Lorsque vous résister à la douleur, plus vous résister plus cela empire. Vous ajouter une douleur psychologique à la douleur physique. Mais si vous pouvez vous détendre dans la douleur, l'accepter, ne pas l'aimer, mais ne pas la combattre alors quelque chose de remarquable se produit. La douleur est toujours là, mais la souffrance diminue. Le premier instinc est de se crisper, de résister mais au lieu de résister, respirer le plus calmement possible dans l'inconfort, laisser la sensation être là sans la combattre. Est-ce agréable? Non mais la différence est plus que notable.
Lâcher le passé. Le traumatisme était bien réel pourtant à résister à ce qui s'est passé, cela fait revivre les faits encore et encore. Cela ne signifie pas oublier mais le passé est passé et votre résistance à lui ne le change pas mais vous garde enchaîné à lui. Vous donnez plus de pouvoir à votre passé qu'il n'en a jamais eu. En résistant constamment vous le gardez vivant. Décider d'arrêter de résister, n'est pas approuvé ce qui c'est passé, mais c'est arrêter de se battre contre. Cela ne nie pas la douleur, cela n'excuse pas le mal. Cela arrête simplement de donner du pouvoir à quelque chose qui n'existe plus, sauf dans votre résistance.
Nous résistons au futur à travers l'inquiétude, l'anxiété, la peur. Nous imaginons des sénarios terribles et puis nous résistons à ces sénarios imaginaires. Nous souffrons dans le présent en résistant à un futur qui n'existe pas et qui pourrait ne jamais exister. Pourquoi souffrir deux fois, si quelque chose de mauvais devait arriver, vous souffrirez quand cela arrivera et si cela n'arrive pas alors vous avez souffert pour rien! C'est comme payer un intérêt sur un prêt que vous n'avez jamais contracté.
La non résistance au futur ne signifie pas ne pas planifier. L'eau suit les lois de la physique. Elle sait qu'elle coulera vers le bas, qu'elle s'évaporera avec la chaleur, qu'elle gèlera avec le froid et se prépare naturellement à ses changements. De même, vous pouvez vous préparez pour le futur sans résister anxieusement à ce qui pourrait arriver. C'est la différence entre préparation et inquiétude. La préparation est pratique, basés sur des probabilités raisonnables et puis lâchées. L'inquiétude est résistance émotionnelle à des possibilités imaginées, répétées sans fin. L'une est sage, l'autre est épuisante.
Accepter le mystère de l'existence. Dire oui à la vie sans avoir besoin de résoudre son mystère. Vivre avec le moment, avec ce qui émerge depuis l'oeil du cyclone, accompagné d'une respiration paisible, avec un pas de recul.