Les personnes décalées...

Les personnes décalées...

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Vous êtes à une fête où tout le monde sourit poliment et échange des banalités creuses, disant des choses qu'ils ne pensent pas vraiment ou vous parcourez les réseaux sociaux en regardant les gens créer des vies parfaites qui ressemblent plus à des performances qu'à la réalité. Vous voyez des amis déformer leur vraie personnalité juste pour s'intégrer, chercher l'approbation à travers des gestes vides. Vous assister à un monde qui récompense ceux qui jouent des rôles et qui punit ceux qui disent la vérité. Une fois que vous remarquez les fissures dans la façade de la société, elles deviennent impossible à ignorer. 

L'interaction sociale est devenue un script, un script qu'on nous a remis mot pour mot, geste pour geste. Cette absence tranquille et douloureuse de vérité à répondre "ça va !" à tout va, a le goût de carton. Prétendre que quelque chose a du sens, quand ce n'est pas le cas, ressemble à une trahison de Soi.

Parlons du consumérisme. Il y a un vide étrange qui s'installe en traversant un centre commercial, c'est le sentiment que derrière chaque étiquettes de prix se cache un murmure que vous n'êtes pas assez, mais que vous pourriez l'être... Ce n'est pas juste un magasin, c'est un temple, un sanctuaire au faux dieu de l'identité par la possession. Et les sermons sont partout, sur votre téléphone, votre écran, au coin de votre rue. Un message répété si souvent qu'il en devient vérité. C'est de la manipulation. Les gens n'achètent pas des produits, ils achètent la permission de se sentir entiers. Ils achètent l'appartenance, le statut, la sécurité. Ils achètent des masques, des masques coûteux. Cela ne rend pas superficiel, cela rend effrayés. Parce que, c'est ce que la société nous enseigne, dès le premier jour : "Qui que vous soyez, n'est pas suffisant! À moins d'être décoré, emballé correctement, à moins de porter le costume "j'ai de l'Importance", à moins d'être retouché !". Le cycle : créer l'insécurité, vendre la solution, satisfaire temporairement l'envie puis créer un nouveau trou et vendre encore et encore. C'est une boucle infinie d'envie et de consommation qui ne vous laisse jamais vous reposer. Un monde où le prix d'être aimé est l'insatisfaction éternelle, oû la valeur est louée, pas gagnée, où le moment où vous vous sentez satisfait, vous n'êtes plus utile. Ce n'est pas seulement épuisant, c'est une tromperie de l'âme. 

Se retirer de la mascarade demande du courage. Lorsque vous cessez de courir après la dernière tendance, d'afficher votre succès, quand vous choississez le but plutôt que le profit, le sens plutôt que le métrique, la liberté plutôt que l'image, le regard des autres sur vous changent... Ne plus sourire quand on a envie de pleurer ou de faire semblant d'être intéressé quand l'âme entière murmure que ce n'est pas réel, éloigne. Vouloir de l'honnêteté, vouloir parler de ce qui vous emêche de dormir, de ce que vous avez perdu et comment cela vous a changé, de savoir comment tu vas, vraiment et de ce que signifie "être humain" dans un monde si dépandant de l'inhumain, est dangereux pour certains. Vouloir le genre de connexion qui vous laisse tremblant non pas de peur mais de vérité, choisir la Vérité plutôt que la performance, vous rend indésirable dans certains cercles.

"Mais enfin, fais un effort, c'est comme ça, faut faire avec !" ou  "Tout le monde le fait!". Ces phrases si familières, si désinvoltes, deviennent sirène d'alarme pour une âme en soif de Vérité. La conformité a un rythme, elle vibre sous la surface de la société comme un battement de tambour régulier qui dit aux gens comment penser, quoi porter,de quoi se soucier.. Ce rythme étouffe car ce n'est pas garant de sécurité mais de capitulation. Échanger les richesses de son unicité contre l'appartenance. Faire taire son Esprit juste pour maintenir la paix. D'Esprit libre devenir un esprit qui se rétrécit en se niant et prend la forme du moule jusqu'à ce que le moule soit tout ce qui reste, jusqu'à ce que la vraie personne ait été aplatie en un écho du groupe qui l'entoure. Essayer de jouer le rôle, de porter le masque, de se fondre suffisamment pour ne pas faire de vagues. À chaque fois, quelque chose meurt un peu car pour quelqu'un construit sur l'honnêteté, ce genre de compromis est un poison. 

Les empêcheurs de tourner en rond ne peuvent s'empêcher de remettre tout en question, non pas pour être difficiles, mais parce que c'est ce qu'ils sont. Leur esprit se rebelle contre la réponse facile. Leur coeur souffre du coût de la conformité. Ils ne sont pas fait pour acquiécer mais pour poser des questions. Si ils ne le font pas, ils trahissent leur propre esprit. Certains essaient de se resister au moins pendant un certain temps, ils restent silencieux dans des pièces qui punissent l'honnêteté d'être. Ils apprennent à jouer le jeu mais cela use. Faire semblant devient insupportable. Sourire commence à ressembler à mentir et finalement quelque chose se brise. 

Parfois avant de se briser, ils choisissent de s'éloigner. Ils ne partent pas en claquant la porte. Ils cessent simplement de se présenter. Ils se distancent des foules où la vérité n'est pas la bienvenue. Ils retirent leurs âmes des endroits où ils sont sûrs de n'être qu'une vision d'eux-même. Ils n'essaient pas d'être meilleur que quiconque. Ils ne sont pas en colère. Ils sont juste fatigués. Fatigués de se tordre en forme juste pour être autoriser dans la pièce. Fatigués de cacher ce qu'ils pensent, qui ils sont, ce qu'ils ressentent, juste pour gagner une place à une table.

Au lieu  de cela, ils construisent une table différente, une où ils peuvent parler sans peur, où le désaccord n'est pas une menace mais un cadeau, où l'individualité n'est pas punie mais célébrée, où le questionnement est l'expression de l'équilibre.

L'unicité d'une couleur d'un vitrail, révèle les couleurs uniques à ces côtés. Chaque note de musique a sa place dans la grande symphonie de l'Univers. VS